30 ans ça se fête ! Pour l’occasion, Jean-François Allain et Emmanuelle Delanoë d’AD Ébénistes ont décidé d’organiser une journée spéciale, samedi 20 septembre 2025 à Riec-sur-Bélon (Finistère). Le public pourra découvrir le métier d’ébénistes d’art au cœur de l’atelier mais pas que. Une photographe, un compositeur de musique, un céramiste et une tapissière se joignent à eux pour un moment de découverte et de partage.
Article Ouest-France paru le 18 septembre 2025
Jean-François Allain et Emmanuelle Delanoë invitent le compositeur Franck Perret, la photographe Fleur Heizmann, la tapissière Perrine Lagarde et le céramiste Ken Renault samedi dans leur atelier d’ébénisterie situé au N° 9 À Kermorvan à Riec-sur-Bélon. Photo Fleur H
Une porte ouverte des métiers d’art et un espace d’exposition éphémère. C’est ce que propose Jean-François Allain et Emmanuelle Delanoë d’AD Ébénistes, samedi 20 septembre 2025 à Riec-sur-Bélon (Finistère). Seront présents la tapissière d’ameublement Perrine Lagarde, le céramiste Ken Renault, la photographe Fleur Heizmann et le compositeur Franck Perret. Avec cet évènement, les ébénistes souhaitent partager leurs savoirs faire au public, dans les coulisses de leurs univers de création. Il s’agit de faire découvrir les gestes, les matériaux les savoir-faire, la beauté et l’exigence de métiers passionnés où tradition et créativité se rencontrent », expliquent Jean-François Allain et Emmanuelle Delanoë. L’intention est non seulement de recevoir le public et célébrer les 30 ans d’existence de l’atelier, mais aussi de créer un événement pour tisser des liens avec d’autres artisans. Le métier d’ébéniste d’art fait se croiser des techniques de création différentes. Qu’il s’agisse de restauration de pièces ou de création sur commande, l’ébéniste est souvent amené à collaborer avec d’autres artisans d’art », précise Emmanuelle Delanoë.
Un temps de rencontre autour de l’artisanat d’art
Un exemple ? « La Faute à Voltaire , l’atelier de tapisserie d’ameublement de Perrine Lagarde a pignon sur rue à Rosporden depuis 4 ans et collabore parfois avec Jean-François Allain et Emmanuelle Delanoë. Dans le cadre des portes ouvertes, elle leur a présenté le céramiste Ken Renault. Installé depuis 2 ans en Bretagne et fort de son expérience en tant qu’architecte et céramiste, ce dernier est séduit par l’idée de lier l’artisanat d’art à l’architecture intérieure. Fleur Heizmann et Franck Perret sont, quant à eux, installés dans la commune de Riec-sur-Belon depuis 5 ans. Ils ont récemment fait la connaissance des ébénistes et s’enthousiasment de cette journée portes ouvertes. La photographe a pioché dans sa collection des clichés d’arbres. C’est le compositeur qui va orchestrer un accrochage atypique et en musique au sein de l’atelier
Article de Patrick Hernot paru le 17 septembre 2022
Restauration ou création, l’atelier AD ébénistes à Riec-sur-Bélon prolonge la tradition de ce métier d’art qui perpétue des techniques ancestrales pour préserver le mobilier d’hier et inventer celui d’aujourd’hui.
« Nous faisons de plus en plus de créations mais la restauration représente encore la plus grande partie de notre activité », expliquent Emmanuelle Delanoë et Jean-François Allain, les deux artisans d’AD ébénistes, l’atelier installé depuis 2018 dans la zone d’activités de Kermorvan, à Riec-sur-Bélon.Le Télégramme / Patrick Hernot
« On est désormais aidé par les machines mais on travaille beaucoup à la main », indiquent Jean-François Allain et Emmanuelle Delanoë.Le Télégramme / Patrick Hernot
La saboterie n’est plus qu’un souvenir dans la zone artisanale de Kermorvan, à Riec-sur-Bélon, mais on travaille toujours le bois dans le bâtiment. En effet, l’atelier AD ébénistes a investi les lieux en décembre 2018 pour poursuivre son activité dans un espace plus grand. Les deux artisans ont ainsi trouvé le cadre nécessaire au développement de la création du mobilier pour satisfaire la demande de clients qui, pour la plupart, les ont connus par le biais de travaux de restauration de meuble. « Le bouche-à-oreille est notre meilleure publicité », sourit Emmanuelle Delanoë, le D d’AD ébénistes, venue en stage en 2009 dans l’atelier de Jean-François Allain et désormais associée. Ce compagnonnage leur permet de passer de l’ancien au contemporain, de ciseler du sur-mesure pour remettre au goût les souvenirs du passé ou concrétiser des envies. Du Sud-Finistère au Golfe du Morbihan, les commandes affluent. « Le carnet est plein jusqu’au printemps », confirme Jean-François Allain.
Du tableau de bord d’une Jaguar au meuble Louis XIII
L’atelier récupère et recycle de vieux meubles, comme ici une porte du XVIIIe siècle, pour la restauration.Le Télégramme / Patrick Hernot
Les deux ébénistes achèvent un meuble encoignure, destiné à mettre en valeur un verre de 1890. « Le client nous a laissé carte blanche. Nous avons opté pour un style art nouveau comme le verre », expliquent-ils. Chaque commande est d’abord une rencontre qui doit consolider le socle parfois branlant d’un héritage ou dessiner une envie future. Jonglant avec les styles et les essences de bois, ils ont créé un moule à beurre, restauré le tableau de bord d’une antique Jaguar, restauré une armoire époque Louis XIII et des statuettes religieuses du XVIe siècle, façonné des trophées pour une course à pied. Ce grand écart d’une période à l’autre est l’essence de leur métier. « Les ébénistes au temps de Louis XV étaient les designers de cette époque », souligne Emmanuelle Delanoë. Et dans l’atelier riécois, les deux artisans perpétuent les gestes et les techniques de cet âge d’or. « On crée comme au XVIIIe siècle, avec les mêmes assemblages. On est désormais aidés par les machines mais on travaille beaucoup à la main », rappelle Jean-François Allain, qui continue ainsi à utiliser la colle de poisson.
La dorure, une activité supplémentaire
Emmanuelle Delanoë s’est également spécialisée, depuis l’année dernière, dans la dorure. Elle peut ainsi restaurer des cadres de tableaux et de miroirs.Le Télégramme / Patrick Hernot
S’ils aiment travailler l’érable ou le noyer, les bois rares de rose ou de violette pour le plaquage, ils veillent avant tout à préserver le fil d’une histoire. C’est pour cette raison qu’ils récupèrent des vieux meubles auprès de particuliers. Une fois démontés, ils serviront à la restauration. « Il faut trouver la même essence et de préférence la même ancienneté. Dans ces conditions, les traces de restauration sont invisibles », précise Jean-François Allain qui conserve, entre autres, dans sa réserve, une porte du XVIIIe siècle pour de futurs travaux. « On touche aussi d’autres matériaux dans la restauration, du marbre au bronze en passant par le cuir, sans oublier les serrures », ajoute Emmanuelle Delanoë. Autant d’occasions de travailler et d’échanger avec d’autres artisans, comme les tapissiers, les bronziers ou les gainiers (cuir). Une véritable confrérie des métiers d’art qui ouvre aussi de nouveaux horizons. Emmanuelle a ajouté une nouvelle activité à l’atelier après avoir été formée, l’année dernière, par l’un des derniers doreurs de la région. Feuilles d’or, d’argent ou de cuivre, elle rénove désormais les cadres de tableaux et de miroirs.